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La deuxième partie de soirée entre 22h30 et minuit – le Night Time – possède ses spécificités en termes de programmation et pratiques du public. Quelques tendances : une présence très forte de la télévision, de la musique et des pratiques digitales, et un public en moyenne un peu plus âgé compte tenu de l’heure tardive. Médiamétrie analyse les pratiques du night-time.

La télévision domine les contenus vidéos en night-time

La deuxième partie de soirée constitue un moment privilégié pour regarder des contenus vidéo : 25 millions de personnes en France en regardent - télévision, VoD, SVoD, vidéo sur plateforme de partage ou réseaux sociaux - entre 22h30 et minuit[1]. Cela représente 41% de la population des 4 ans et plus.

Le public du night-time est en moyenne plus âgé, notamment pour la télévision et la SVoD.

Les programmes de télévision dominent le visionnage de contenus vidéos dans cette tranche horaire : ils représentent 92% du total des vidéos regardées.

Ainsi à la télévision, entre janvier et août 2023, le night-time a réuni en moyenne 12,5 millions de téléspectateurs entre 22h30 et minuit[2]. Au total, on comptabilise 22,6 millions de téléspectateurs en contact avec un programme TV sur cette tranche horaire.

L'audience du Night-time contribue à 10% de l'audience de la télévision réalisée sur l’ensemble de la journée. Cette contribution du Night à l’audience de la journée est un peu plus importante auprès des responsables des achats et des 25-49 ans pour lesquels le « night » représente 12% de l’audience de la journée.

La deuxième partie de soirée représente aussi un moment propice pour rattraper des programmes que l’on a manqués. Ainsi, les téléspectateurs regardent un peu plus de programmes en différé en Night-time que sur les autres tranches de la journée : le différé représente 9% de l’audience réalisée en night, suivant la tendance déjà observée en Prime, alors qu’il représente 7% sur l’ensemble de la journée.

Concernant les chaînes de télévision, les chaînes d’information en continu, particulièrement performantes en Access jusqu’au Prime-time, prennent ensuite le relais en night-time. Si leur performance s’élève à 3,1% de PDA en Prime-time, elle grimpe à 6,5% en Night.

En deuxième partie de soirée, Médiamétrie observe trois approches des chaînes en termes de programmation. Tout d’abord, certaines chaînes de télévision étendent leur programme débuté en Prime-time jusqu’au night-time, notamment pour des jeux TV ou des inédits de séries policières. Autre option, les chaînes diffusent de nouveaux programmes inédits – des spin-offs notamment dérivés de programmes existants - dédiés uniquement à cette tranche horaire. Enfin, la deuxième partie de soirée peut être consacrée aux rediffusions faisant suite à des inédits diffusés en prime-time, particulièrement pour les séries policières.

Le digital privilégié pour l’écoute de programmes audio

En deuxième partie de soirée, l’écoute de contenus audios s’effectue principalement à travers les supports digitaux. La mesure de l’écoute de contenus audio, quel que soit le support, révèle ainsi qu’après 21h, environ 70% de l’audio est écoutée sur des supports numériques[3]. C’est sur cette tranche horaire que le streaming musical audio est le plus écouté (29%), passant ainsi devant la radio en direct (27%) qui domine tout le reste de la journée. La soirée constitue un moment privilégié pour l’écoute des podcasts puisque 1/5ème s’effectue après 21h.

La puissance des offres audio digitales en soirée est notamment corrélée à leur popularité auprès des moins de 25 ans, gros auditeurs d’audio en night time. En effet, les jeunes entre 15 et 24 ans apprécient particulièrement l’écoute de programmes audio en soirée : ils réalisent 39% de leur consommation audio totale entre 18h et minuit.

Si l’on se concentre sur la radio, elle fédère en night time un public diversifié à l’image du profil des auditeurs de la journée.

Après 22 heures, les auditeurs accordent une place plus importante qu’en journée aux programmes thématiques. Ils plébiscitent toutefois les programmes généralistes[4]. Concernant les programmes musicaux, leur auditoire est légèrement plus jeune en night-time.

Si le matin constitue le prime-time historique de la radio, le night-time est également un moment propice à l’écoute de la radio : selon les tranches d’âge, entre 1/3 et près de la moitié de la population écoute la radio au moins une fois par mois en deuxième partie de soirée[5].

L’essentiel de l’écoute est réalisé à domicile sur le night-time, toutefois les moins de 50 ans se branchent sur la radio en voiture le soir : plus d’1/3 de leur écoute de la radio est réalisée hors domicile en soirée, essentiellement lors de déplacements en voiture.

Internet pour communiquer et se distraire

27,9 millions d’internautes se connectent en moyenne chaque jour sur Internet la semaine entre 22h30 et minuit[6] (ils sont 27,8 millions le weekend). Cela représente près de la moitié (44%) des Français de 2 ans et plus.

En termes de contenus, entre 22h30 et minuit, près de 3 internautes sur 4 (72,2% la semaine, 73,2% le weekend) consultent des sites appartenant à la catégorie réseaux sociaux et messageries. 1 sur 5 surfent sur les jeux en ligne (20,8% la semaine, 20,5% le weekend) ou sur les sites de vidéos et cinéma (18,9% la semaine, 19,0% le weekend), et 1 sur 10 sur les sites dédiés aux actualités (10,4% la semaine, 9,4% le weekend).

Les 15-24 ans sont en moyenne 5 millions à se connecter chaque jour sur Internet entre 22h30 et minuit la semaine, et 5,1 millions le week-end. Cette tranche d’âge surconsomme les réseaux sociaux et messageries : ils sont 90,8% à s’y rendre sur cette tranche horaire la semaine et 90,3% le weekend. Ils sont près de 3 sur 10 à consulter les sites de vidéos et cinéma (29,1% la semaine, 28,2% le weekend) et 13% les sites de musique.

De leur côté les plus de 50 ans sont en moyenne 10 millions à surfer quotidiennement sur Internet la semaine, et 9,8 millions le weekend. Ils se rendent principalement sur les sites d’actualité (17% la semaine, 16,3% le weekend) et les jeux en ligne (24,3% la semaine, 23,8% le weekend).

Laure Osmanian Molinero